Près de la mairie

[Arrive du sas de relais]

Vladimir arriva donc dans le centre ville. Il n'avait pas vraiment rencontré beaucoup de soldats heureusement. Il essayait de chercher où avait bien pu partir Engelstein. Il n'avait qu'une seule envie, l'appeler. Crier son nom le plus fort possible dans l'espoir qu'elle lui réponde. Mais il ne pouvait pas le faire. C'était bien trop risqué.

Il entendait des bombardements plus loin qui avaient plus l'air de s'éloigner que de se rapprocher. Ce qui était une très grande chance pour eux. pour le moment, le plus grand risque qu'ils avaient était de tomber sur des soldats. Chose que Vladimir pouvait assez facilement gérer. Enfin... Tout dépendait du nombre évidemment.

Vladimir marchait donc dans la ville, toujours sur ses gardes, espérant retrouver Engelstein au plus vite.

[Arrive du Centre de soin, pour victimes et Innocents]

Engelstein, un sac sur le dos, cherchait dans les décombre si quelqu'un avait besoin d'elle. Mais pour l'instant, elle n'avait malheureusement trouvé que des corps sans vies.
Elle espérait qu'elle n'allait pas tombé sur un des innocents. C'est alors qu'elle aperçut Vladimir. Elle se dirigea vers lui et soupira avant de lui dire nerveusement.

"Je t'ai dit que je devais prendre du recule. Tu n'as pas compris quoi dans cette phrase?"

Elle le fixa dans les yeux un instant et se retourna en commençant à avancer dans une autre direction.

"Va t'en! Rentre dans La Couveuse et prend soin de notre fille."

Vladimir était on ne peut plus content de revoir Engelstein et surtout de voir qu'elle allait bien. Il ne reçut pas du tout un bon accueil mais il s'y attendait en même temps. Il l'attrapa par le bras lorsqu'elle partit et la retourna vers lui. Puis, la fixant dans les yeux, il lui répondit.

"Et toi? Lorsque je t'ai dit que je voulais bien que tu prennes du recule mais pas là-haut qu'est-ce que tu n'as pas compris?"

Son ton était froid mais pas agressif. Il s'arrêta un instant, épiant les alentours, puis repris.

"Ne t'en fais pas pour Luna. Avant de partir, j'ai fais une attestation qui fait de Dimitri son tuteur pendant notre absence et même s'il nous arrive quelque chose."

Il crut entendre des bruits derrière lui et se retourna brusquement. Rien... Fausse alerte. il reporta son attention sur Engelstein.

"Elle est en sécurité avec lui. Tu ne me diras pas le contraire? Alors que toi..."

Il s'arrêta à nouveau et reprit plus froidement.

"Écoutes Angel, il est hors de question que je te laisse seule. Que tu le veuilles ou non, je resterais avec toi. Le seul et unique endroit où je te laisserais vraiment seule c'est dans La Couveuse. Nul part ailleurs. Et tu sais pourquoi? Parce que je ne pourrais jamais rester dans un endroit à me tourner les pouces, en faisant comme si de rien était, pendant que la personne qui compte le plus pour moi est en danger à l'extérieur."

Il lui passa la main dans les cheveux.

"Allez, reviens avec moi dans la Couveuse. Tu pourras restée seule autant de temps que tu le voudras, je ferais moi-même en sorte que personne ne vienne te déranger mais je ne veux pas que tu reste ici. je ne veux pas te perdre. Tu voudrais vraiment abandonner notre fille? Que va-t-elle penser plus tard si elle apprend que sa mère est partie sur un coup de tête dans un endroit où il était difficile de survivre en la laissant derrière elle? Tu y a pensé?"

Vladimir voulait essayer de faire prendre conscience à Engelstein du fait qu'elle pouvait très bien être tuée là-haut et de ce qu'elle perdrait dans ce cas.

Engelstein sourit à la question de Vladimir.

"Je n'ai pas du comprendre la négation."

Puis, elle poursuivit.

"Vladimir, je ne suis pas en danger, je sais me défendre. Je me suis préparé avant de venir ici! Et non je ne repartirais pas dans la Couveuse! Et je reviendrai bientôt! Luna ne perdra pas sa mère je m'absente pour quelques temps, c'est tout! Ce n'est pas comme si elle n'allait plus me voir!"

Elle se dégagea de Vladimir.

"Toi tu retournes en bas, moi j'aide quelques personne ici et je reviens quand je me sent mieux. D'accord?"

Elle s'approcha doucement de lui et l'embrassa, puis elle se recula et lui dit doucement.

"J'en ai vraiment besoin Vlad..."

Elle baissa les yeux et sourit.

"Au pire, je retrouve Morwenna et je lui demande d'être mon garde du corps! Ça l'intéresserait peut-être, non? En échange je lui chanterais des chansons..." plaisanta t-elle.

Vladimir prit quand même avec un certain humour la réflexion d'Engelstein. Enfin... Il ne rajouta rien là dessus quoi. Il la fixait. Elle était tellement convaincante, tellement attendrissante qu'une part de lui voulait la laisser tranquille et repartir dans la Couveuse. Seulement une autre part s'en voulait déjà rien qu'au fait d'y penser.

"Angel... Je comprends bien ce que tu veux mais je ne peux pas. Je suis trop inquiet pour toi. Je m'en voudrais trop de te laisser seule ici. Surtout s'il devait t'arriver malheur. En même temps je n'ai pas le droit de ne pas respecter ta volonté. J'en suis conscient."

Il essayait de trouver une solution.

"Voilà ce que je te propose ma Chérie. Je reste près de toi mais éloigné en même temps. Tu ne veux pas que je reste, alors tu ne me verras pas mais je ne serais jamais loin. Quoi qu'il arrive je te laisserais faire et je n'interviendrais seulement si ta vie est en danger."

Il lui déposa un doux baiser sur les lèvres.

"Tu es d'accords? Et si tu trouves Morwenna et qu'elle vient avec toi je repartirais dans la Couveuse si tu le veux vraiment. Même si ça me ferait louper ta jolie voix."

Tenta-t-il de dire en plaisantant histoire de se détendre un peu mais le résultat n'était pas très convaincant.

Engelstein commença à marcher pour trouver quelqu'un a soigné.

"Je veux bien. Mais... Tu vois, si tu restes avec moi Vlad, je préfère que tu sois près de moi. Moi aussi je voudrais pouvoir t'aider si tu as un problème..."

Elle souleva quelques débris.

"J'ai besoins de me changer les idées. Changer d'air. Si je reste en bas, je vais devenir folle. Et puis... Si je reste en bas je risque de faire une bêtise. Ce n'est pas toi que je veux éviter..."

Elle ne trouvait rien... Elle alla donc un peu plus loin.

"Je me demande où ils sont... J'espère qu'ils n'ont pas de problèmes..."

Vladimir marchait près d'Engelstein. Elle ne lui avait pas de nouveau dit de partir après tout. Il voulait donc rester avec elle le plus longtemps qu'il le pouvait. Il ne disait rien, il ne faisait rien, il l'écoutait. Une fois qu'elle eut fini de parler, il la questionna tout de même sur un point qui restait flou dans son esprit.

"Il y a une chose que je ne comprends pas Angel. Si ce n'est pas moi que tu vouais éviter pourquoi tu préférerais que je reste dans la Couveuse?"

Il ne touchait à rien, il n'aidait même pas Engelstein à soulever les débris. Il ne l'aurait fait que si elle le lui avait demandé. La seule chose qu'il faisait était de scruter les alentours pour voir d'éventuels ennemis. Mais bon... Cette manœuvre n'était pas totalement destinée à protégé Engelstein. Elle visait à le protéger lui aussi.

Engelstein se releva et fixa Vladimir.

"Pour que Luna ait au moins son père. Mais si tu veux vraiment rester près de moi, je ne vais pas t'en empêcher..."

Engelstein recommença à fouiller dans les décombres. Elle s'énervait à moitié. Elle s'inquiétait pour les innocents et elle avait peur de les retrouver dessous les décombres, sans vie.

"Il faut que je les retrouve!" finit-elle par dire, exaspéré.

Elle s'assit finalement sur un morceau de béton. Et écouta autour d'elle. Tout le temps qu'elle était en bas, elle avait imaginé son retour là-haut et à vrai dire, elle ne l'imaginait pas comme ça.
Elle se releva de nouveau, incapable de rester plus d'une minutes assises, trop peureuse de se remémoré le visage de Valière et dit avec une moue boudeuse.

"Ils sont où?.."

Vladimir comprenait mieux pourquoi Engelstein avait voulue qu’il reste dans la Couveuse.

"Je vois… De toute manière comme je te l’ai dit elle n’est pas vraiment toute seule. Il y a toujours Dimitri et Conor pour la protéger et veiller sur elle."

Il regardait Engelstein qui commençait à s’énerver. Il la prit dans ses bras.

"Calmes toi Angel. Arrête de t’agiter dans tous les sens. Tu sais, ces enfants sont extrêmement bien entraînés. En plus, je suis persuadé que Morwenna est avec eux donc je ne me fais pas le moindre souci pour eux. Et puis, regarde, c’est plutôt calme aujourd’hui. Il n’y a pas grand monde ni grand combat."

Il plongea son regard dans celui de la jeune femme.

"Pour moi, ils ne risquent rien. Ne t’en fais pas."

Non loin de là, Yuna guettait les alentours, accroupit derrière quelques monticules de débris. Cela faisait longtemps qu'elle avait vu des civils. Elle les avait donc suivit depuis un certain temps.
De plus, la jeune femme l'intriguait beaucoup. Elle lui rappelait quelqu'un... Elle s'était mise à chantonner une berceuse, la berceuse que sa mère lui chantait lorsqu'elle était petite, en tâtant du bout des doigts son poignard.
Elle s'approcha doucement, toujours cachée derrière les débris pour que les deux personnes ne la voient pas.
Elle chuchota alors.

"Plus aucun doute... C'est toi..."

Elle se leva doucement et s'approcha à pas de chat vers Engelstein. Elle dit dans un filet de voix inquiétant, le visage stoïque.

"Bonjours petite fille... Ça faisait longtemps, tu ne trouves pas?"

Engelstein fixa Vladimir pour lui répondre sur un ton encore plus boudeur.

"Je ne peux pas Vlad... Dès que je m'arrête je repense à ce qu'il s'est passé... Et je ne veux plus y penser..."

Elle se serra contre lui et entendit une voix étrange. Elle se releva, son coeur battait, elle avait un peu peur que ce soit un ennemi, mais en même temps, elle savait qu'elle n'avait rien à craindre puisqu'elle était avec Vladimir.
Elle fixa la jeune fille qui s'approchait, un couteau à la main. Finalement, elle lui adressa la parole. Elle la fixa un instant puisqu'apparemment, elle devait la connaître. C'est alors qu'elle la reconnu... Elle devint blanche, incapable de prononcer le moindre mot pour l'instant, tout en serrant fort le bras de Vladimir comme pour se rattraper, craignant de tomber.

Vladimir ne savait ni quoi dire, ni quoi faire par rapport à ce que ressentait Engelstein. Il ne savait pas comment lui changer les idées. En tout cas il se demandait toujours si c'était vraiment une bonne chose qu'elle reste là-haut. Mais bon… Elle acceptait qu'il reste avec elle et en plus elle lui faisait un câlin c'était déjà une très bonne chose.

Soudain, il entendit une voix derrière lui. Depuis le temps qu'il entendait des bruits et qu'il avait l'impression que quelqu'un était là, cette fois-ci il en avait la preuve. Il se tourna vers la voix braquant son arme sur la tête de la jeune fille. Le fait qu'Engelstein se raccroche à lui l'empêcha de justesse de tirer.

Il s'adressa à la jeune inconnue.

"Lâchez votre poignard immédiatement et déclinez votre identité!"

Lui intima-t-il. Puis, voyant qu'Engelstein avait l'air troublée, il lui passa la main dans le dos pour essayer de la calmer et lui chuchota.

"Je suis là. Tout vas bien."

Yuna pencha la tête en fixant Vladimir.

"Il n'est pas content, mais ce n'est pas grave... Ne t'inquiète pas petite fille..."

Elle rangea son poignard dans son étui et avança vers Engelstein.

"Engelstein, petite fille, elle connaît mon prénom et mon nom. Pourquoi tu palis Engelstein? Il n'est pas très aimable ton copain..."

Son regard s'assombrit lorsqu'elle fixa Vladimir.

"Je ne suis pas un de ces soldats... Et comme Angel n'a pas l'air bien je vais te le dire mon identité... Yuna... Balianitchka..."

Un petit sourire assombrit encore plus son visage.

Engelstein n'avait pas pu dire un seul mot. Elle avait regardé sa soeur, elle l'avait dévisagé, elle n'était pas sûre. La dernière fois qu'elle l'avait vu, Yuna avait 14 ans... En plus, on lui avait dit qu'elle était morte et enterré. Elle avait été tellement triste qu'elle n'avait plus jamais parlé d'elle.

Lorsque Yuna dit son nom et son prénom, Engelstein ne put s'empêcher de se jeter dans les bras de sa soeur, pour la serrer fort contre elle, pour se prouver qu'elle était bel et bien vivante.
Des larmes coulèrent le long de ses joues. Elle avait du mal à le croire...

Vladimir fixa Yuna lorsqu'elle appela Engelstein par son prénom

*Comment elle connaît son prénom? Elle est vraiment très étrange cette fille… Il faut que je reste sur mes gardes. Elle bouge je la descends...*

Puis Yuna lui donna son identité qui eut l'effet d'un électrochoc sur Vladimir qui répéta, hésitant.

"Ba… Balianitchka?!"

Il se tourna vers Engelstein.

"Tu m'explique?"

Mais Engelstein avait déjà plongé dans les bras de la jeune fille. Vladimir ne comprenait plus grand-chose à ce qu'il se passait. Il regardait successivement Engelstein et Yuna. C'est vrai qu'elles se ressemblaient…

*Angel ne m'en a jamais parlé ça j'en suis sûr. Je sais que je peux oublier des choses parfois mais ça je ne l'aurais pas omis. Ce n'est pas possible.*

Vladimir restait là à observer les deux femmes. Il était toujours sur ses gardes, son arme pointé vers Yuna. Il n'avait aucune confiance en cette fille.

Yuna se laissa prendre dans les bras.

"Engelstein... Je ne pensais plus te revoir..."

Le fait que sa soeur la prenne dans les bras lui donna un moment de lucidité ce qui n'était pas arrivé souvent ces derniers temps.

"Tu m'a manqué. Je t'ai cherchée et je n'arrivais pas à te retrouver... C'est qui lui?" demanda-t-elle en désignant Vladimir du doigt.

"Pourquoi il me vise? Je ne lui aie rien fait à ce que je sache..." finit-elle par dire en faisant une moue boudeuse.

Finalement, son moment de lucidité partit et son regard redevint vide.

Engelstein sourit lorsque Yuna lui parla. Ça faisait tellement du bien d'entendre sa soeur.
Elle relâcha doucement son emprise et lui prit la main en l'entraînant vers Vladimir.

"Lui, c'est Vladimir, mon fiancé."

Elle fixa Vladimir, le regard encore mouillé.

"Baisse ton arme mon chéri, c'est Yuna, ma soeur... Je la croyait... morte."

Elle se retourna vers sa soeur qui n'avait pas l'air bien.

"Yuna... Qu'est ce que tu as. Tu es étrange... Yuna?"

Elle passa une main protectrice sur le visage de sa soeur.

"D'où viens-tu ma chérie?.."

Engelstein sentait bien que sa soeur avait un problème, qu'il s'était passé quelque chose...

Vladimir fixait Engelstein avec des grands yeux.

"Tu veux que je baisse mon arme? C'est peut-être ta sœur mais comment tu peux lui faire confiance? T'as vue comment elle agit? Ca fait combien de temps que tu ne l'as pas vue? On est en temps de guerre mon amour. On ne peut faire confiance qu'aux personnes que l'on connaît très bien."

Il commença à baisser tout de même son arme. Enfin… Jusqu'à ce que le regard de la jeune fille change. A ce moment là, il pointa de nouveau son arme sur elle.

"Angel, recule toi, on ne sait pas comment elle peut réagir…"

Puis, il s'adressa à Yuna.

"Qu'est-ce que vous avez au juste?"

Yuna fixa Engelstein, puis Vladimir et revint finalement sur Engelstein.

"D'où vins-je? D'un endroit sombre... Avec des hommes, méchants hommes en habits de soldats... Mais l'oiseau est partit de sa cage et maintenant, il peut chanter comme il le veut."

Elle sourit et fixa Vladimir.

"Il ne m'aime pas beaucoup ton copain. Je m'en fiche, parce que ce n'est pas lui que je voulais revoir."

Elle se mit tout contre sa sœur et poussa un soupire de contentement avant de sentir le parfum de celle qu'elle cherchait depuis longtemps.

"Tu ne me quittes plus maintenant. Je reste avec toi. Tu ne pars plus."

Engelstein fronça les sourcils à la réflexion de Vladimir.

"C'est ma soeur et je la connais très bien. Elle ne nous fera aucun mal!"

Elle écouta la réponse de sa soeur. Elle lui fit froid dans le dos. Elle passa sa main dans les cheveux de Yuna.

"Je ne te laisserais plus jamais, promis."

Elle aurait bien aimé lui demandé ce qu'était devenu ses parents, mais elle avait peur d'apprendre quelques choses qu'elle ne voulait pas entendre une seconde fois.
Une petite moue boudeuse apparut sur le visage d'Engelstein.

"Tu vois qu'elle est inoffensive" lança-t-elle à l'intention de Vladimir.

Vladimir évitait de dire quoi que ce soit. Après tout cette histoire ne le concernait pas vraiment. Même s'il ne faisait pas confiance à Yuna, il était quand même touché par son histoire. Il voulu questionner la jeune fille.

"Où étiez-vous exactement? Et… Est-ce que vous auriez vu des enfants dans les parages? Des enfants vivants bien entendu."

Jugea-t-il bon de préciser au cas où… Il regarda Engelstein et resta bloqué sur sa moue boudeuse.

*Ha oui… La même chose ces deux là…*

Pensa-t-il en esquissant un léger sourire. Il passa ses doigts sur les lèvres d'Engelstein.

"D'accord. Tu lui fais confiance et je te fais confiance donc je ne peux que lui faire confiance."

*Enfin… Restons prudents quand même…*

Préféra-t-il garder pour lui-même.

Yuna fit également une moue boudeuse en prenant sa soeur par la taille.

"J'ai pas envie de parler de ça mais bon... J'étais dans un endroit peu éclairé, des murs de béton et des soldats... C'était un enfer sur Terre... Une cage... A oiseau..."

Les souvenirs de la jeune file lui revinrent en tête. Elle se dégagea des bras de sa soeur et prit le couteau de son étui avant de s'entailler sa main.

"Vilains hommes soldats. Ils doivent tous mourir..."

Elle sourit et dit toujours en se faisant mal.

"J'ai entendu des cris d'enfants non loin de là. Peut-être qu'ils jouaient... Ou peut-être qu'ils étaient en train de souffrir... Je ne sais plus très bien..."

Engelstein sourit lorsque Vladimir lui dit qu'il faisait finalement confiance à sa soeur. La guerre l'avait peut-être changé, mais son fond restait le même.
Elle écouta sa soeur parler de son passé et elle se sentit mal à l'aise lorsque celle-ci s'entailla. Elle caressa d'une main le visage de sa soeur, tout en prenant le poignard de l'autre.

"Je suis là Yuna... Tu sais quoi? On va aller voir tous les trois si les enfants que tu as entendus vont bien. Tu veux bien?"

Elle fixa sa soeur.

"Nous allons pouvoir parler si tu veux, pendant que nous les chercherons et que tu me montreras le chemins qui mènent aux enfants. Ca fait tellement longtemps qu'on s'est vu. Parce que... Tu imagines que tu es tata? Ma petite fille s'appelle Luna..."

Tout en commençant à parler, elle suivit Yuna qui commençait à partir en lui tenant la main.

"Et j'attend encore un autre bébé..."

Elle prit la main de sa soeur et la mis sur son ventre.

"Je veux que tu sois la quand il viendra au monde... D'accord?"

Vladimir fixait Yuna. Il comprenait enfin ce qu’il se passait avec elle pour l’avoir vu et presque vécu plus d’une fois. Il connaissait très bien les dégâts que les tortures à répétition pouvaient faire sur un esprit même très fort. Il allait intervenir pour retirer le couteau des mains de Yuna mais Engelstein le devança. Il regarda successivement les deux femmes.

*Angel à raison. Elle doit nous mener là-bas. Seulement… Ca va vraiment être très dur pour elle y retourner. Mais bon… Elle n’est plus seule à présent. Ces hommes sont vraiment tous des ordures. Qu’est-ce qu’elle leur aurait fait?! C’est une civile! Encore nous on pouvait très bien se retourner contre eux. Ils étaient nos ennemis mais on l’était aussi pour eux. Alors que là…*

Il reporta son attention sur Yuna et posa sur elle un regard doux et compatissant. Une chose était sûre, son opinion avait changé sur elle et il ne voulait qu’une chose, l’aider et la protéger tout comme il le faisait avec Engelstein. Il sortit de son sac un bout de linge blanc qu’il avait emporté, prit la main de Yuna et appliqua le linge dessus pour arrêter le saignement.

"Je suis désolé pour ce qui vous est arrivé. Je sais à quel point ça va être difficile pour vous mais… Angel à raison, il faut que vous nous meniez là-bas pour qu’on puisse voire si les enfants que nous cherchons n’y sont pas. Nous resterons avec vous et il ne vous arrivera rien. Je ne le permettrais pas. Vous avez déjà assez souffert comme ça."

Son ton était étrange, il y avait un mélange de tristesse mais aussi de colère. Non pas envers Yuna bien sûr mais envers les soldats qui l’avait mise dans cet état. Il fixa Engelstein lorsqu’elle parla de leur fille.

*C’est vrai! Je n’avais pas fait e rapprochement mais Yuna ressemble beaucoup à Luna.*

Il passa sa main sur le visage d’Engelstein.

"C’est pour ça que tu voulais absolument que notre fille s’appelle Luna, que ce nom devenait presque une obsession. Parce qu’il ressemblait à celui de ta sœur?"

Yuna avait écouté Engelstein et avait acquiescé. Elle l'emmena donc là où elle voulait.
Yuna écoutait sa soeur.

"Tu as un bébé... Je suis tata? Luna? J'aime bien... Petite Luna n'est pas tombé au bon moment. Petite Luna n'arrive pas à la bonne époque. Petite Luna doit faire attention... Petite Luna doit rester avec son papa et sa maman. Sa tata peut être avec elle?"

Elle s'arrêta lorsqu'Engelstein lui mit la main sur le ventre. Elle eut un peu peur mais fixa Engelstein pour lui dire.

"Oui, je veux être là, avec toi, quand un autre petit être viendra sur Terre."

Elle tourna la tête vers le chemin qu'elle devait prendre et reprit la route.

"Ton ami est le papa. J'espère qu'il sera gentil. J'ai hâte de mieux le connaître ton ami..."